La ministre de l’Administration territoriale de la Guinée Bissau est dans toutes les manœuvres pour que UmaroSissocoEmbalo ne soit pas Président élu de la Guinée Bissau malgré un score de 53,55% contre 46,45% pour son rival Domingoes Simoes Pereira. Mme Odette Semedo, dans cette discussion secréte avec Mme Béhanzin, épouse du Général Francis Awagbé Béhanzin demande le soutien des institutions régionales et sous régionales pour «mettre Simoes (Domingos Simoes Pereira) à la Présidence ». «C’est ça que nous voulons parce qu’il est une personne préparée avec les idées claires sur le développement du pays et c’est un homme de science », a défendu la ministre de l’administration territoriale de la Guinée Bissau.
Odette Semedo– «Ce sont des choses que nous ne comprenons pas parce que les agents que nous mettons nous pouvons garder notre position. Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui est conscient de notre travail. Il y a des choses qu’il doit faire à la table avant qu’elle ne se ferme. Je demandais à nos militants de faire les photos, scanner et m’envoyer. Ils m’ont envoyé 17 photos après plus de 50. Donc il faut nettoyer les autres qui restaient ».
Elle coupe puis parle créole à une de ses filles.
La discussion continue
Odette Semedo- «C’est ma fille en Chine » (rires).
Mme Béhanzin– Elle étudie là-bas ?
Odette Semedo- Oui elle étudie là-bas. Elle étudie le chinois et l’anglais. Moi particulièrement j’ai reconnu qu’il y avait un manque d’attention de notre Etat. C’est pourquoi nous sommes là pour voir s’il est possible de faire des progressions. Maintenant pas du tout.
Mme Béhanzin– Ah bon ?
Mme Semedo- Oui j’étais avec le Premier ministre et il vient de me dire qu’il est avec quelqu’un mais après il va m’appeler.
Mme Béhanzin– Donc vous avez parlé à quelqu’un qui a dit que pour l’instant il va vous rappeler ?
Mme Semedo- Oui c’est Monsieur le Premier ministre. Il me disait d’attendre parce qu’il est en train de faire des contacts. Je ne sais pas dans quel niveau ni dans quelle organisation. Nous pensons que c’est l’idée générale car le pays mérite autre chose. Sissoco (Umaro Sissoco Embalo) est jeune. Ça me parait qu’il n’a pas la conscience du moment. La Guinée Bissau vit un moment de changement, un moment de développement et il faut travailler pour ce développement.
Mme Béhanzin– Maintenant qu’est-ce que vous proposez ?
Mme Semedo- Ce que nous pensons, c’est d’appeler les bons offices des organisations sous régionales de nous mettre Simoes (Domingos Simoes Pereira) à la Présidence. C’est ça que nous voulons parce qu’il est une personne préparée avec les idées claires sur le développement du pays et c’est un homme de science. C’est une personne qui pense aux femmes, à la question de la scolarisation des femmes, des jeunes filles. Etre président chez nous, ce n’est pas être gouverneur mais il peut jouer un rôle très important pour chercher le financement et faire usage de ses entremises pour aider le pays. C’est ça que nous devons faire et appeler tous ceux qui pourraient nous aider dans ce sens. Je ne sais pas dans quel niveau vous pouvez travailler. Il faut nous aider dans le schéma que nous cherchons. J’ai essayé de parler avec le président de la CNE (Commission électorale) parce que c’est elle qui organise tout l’aspect technique des élections et le ministère de l’administration territorialeest chargé de la gestion électorale. Quand nous arrivons aux élections, c’est la CNE qui fait tout. Nous n’avons plus de parole. Nous laissons l’espace à la CNE, c’est pourquoi nous ne pouvons rien faire. Nous travaillons sur le cahier électoral, la correction des omissions mais pour l’élection c’est la CNE. La Guinée Bissau est différent des autres pays de la sous-région où c’est le ministère de l’Intérieur qui fait tout le travail et tout l’aspect de vote, de comptage, de publication des résultats. Chez nous c’est différent.
Mme Béhanzin- Donc chez vous c’est la CNE ?
Mme Semedo- Oui c’est la CNE.
Mme Béhanzin- Vous avez parlé avec eux ?
Mme Semedo– J’ai essayé de parler avec le président de la CNE, mais il m’a parlé avec beaucoup de peur. Nous travaillons tout au long de ce temps là pour organiser des élections. C’est le ministère qui cherche les fonds auprès des partenaires bilatéraux, auprès des multilatéraux pour que le CNE puisse faire son travail. Nous sommes une sorte de ministère qui soutient la CNE jusqu’au moment des élections. J’ai essayé de parler avec lui pour savoir au fond qu’est-ce qui se passait mais la voix tremblait (rires). Il me disait non Mme le ministre vous savez que je ne peux pas parler avec des personnes car autour de ma maison il y a beaucoup de sécurité, des gens sont là pour surveiller. Depuis le mois de mars (2019), nous avons travaillé ensemble. Nous avons travaillé dans le haut comité de pilotage. Il est co-président avec le représentant spécial du président des Nations unies. Les deux co-président le comité de haut comité. Tout ce temps-là, nous étions ensemble mais aujourd’hui, il ne peut même pas parler avec moi. Il pourrait, au moins, dire que Mme le ministre ça ne peut pas marcher. Mais il n’a rien dit. Il y a aussi l’expert de la Cedeao qui est arrivé. Quelqu’un a dit à Monsieur le Premier ministre qu’il avait déjà travaillé dans l’ordinateur avec les données. Je ne sais pas si c’est vrai ou pas mais ce sont des informations que j’ai reçues de Monsieur le Premier ministre. De notre côté, je pensais que si nous pouvons parler avec l’expert s’il peut nous aider dans ce sens, si vous pouvez parler avec quelqu’un pour qu’on puisse voir dans quelle mesure on peut attendre quelques réactions positives.
Mme Béhanzin-Je vous ai bien écouté, vous dormez tôt ?
Mme Semedo- Oui, je dors très tôt. Aujourd’hui c’est le 31 décembre, c’est la fête.
Mme Béhanzin– Nous, nous sommes venus travailler, c’est pourquoi j’oublie que c’est la fête.
Mme Semedo– En tout cas, je serai là, je dors très tard. Vous pouvez m’appeler, je travaille, je suis au ministère mais je continue à travailler en tant que chercheure.
Mme Béhanzin– La proclamation des résultats c’est quand ?
Mme Semedo – C’est demain (31 décembre 2019). C’est une autre question. Le Premier ministre m’a dit qu’il a parlé avec le président de la CNE et il a dit qu’il va publier les résultats demain à 11h. C’est très vite à mon sens. Il y a quelque chose qui ne marche pas ici.
Mme Béhanzin- J’ai écouté, j’ai compris, je vais vous rappeler cette nuit. Je vais essayer de faire un peu la fête. J’avais oublié que c’est le 31 décembre. Ils vont organiser quelque chose.
Mme Semedo– Je vous attends. Je pensais que vous êtes une femme plus vieille.
Mme Béhanzin– c’est l’effet que je donne à tout le monde.
Mme Semedo– Si vous pouvez nous aider parce que tous les chefs d’Etat ont appelé le Premier ministre. Ils sont fâchés. Ils demandent toujours comment vous avez fait ça. Vous ne pouvez pas laisser le petit (Sissoco). Il faut qu’il grandisse un petit peu. Nous disons que ce n’est pas le ministère c’est la CNE qui travaille ainsi. Nous sommes bloqués. Nous ne pouvons pas s’approcher de l’institution. Les gens veulent travailler en sécurité. Maintenant, le seul espoir que j’ai est que je compte sur vous. Il ne parle pas beaucoup. Il est très subtil. Il a dit non. La diaspora est venue ici. Sissoco disait que si je gagne, le président Vaz va rester au Palais pour six mois et lui va être président de la République et ministre des Affaires étrangères.
Mme Béhanzin- Je vais aller parler aux gens et je vous reviendrais. Ça va aller. Je vais essayer de vous revoir demain matin ou ce soir.
Mme Semedo– Ok à quelle heure que vous voulez je serai prête. En ce moment je n’ai pas de chauffeur mais ma fille est là.
Mme Béhanzin– Je vais parler aux gens et je vous reviendrai.
Mme Semedo– L’ambassadeur Emmanuel m’a appelé pour dire que vous avez rendez-vous avec quelqu’un non ? Je lui ai dit oui je suis en route il y a des embouteillages mais je serai là dans un instant. J’ai travaillé avec lui à Abuja (Nigéria) pendant le sommet des chefs d’Etat. Il nous a appuyés. Il a été très bien.
Mme Béhanzin– Merci à plus tard.
Mme Semedo- Merci bien, merci infiniment. Quand je vais arriver chez moi je serai soulagé. Il faut que je montre que je suis là, je vais très bien.
Mme Béhanzin– Il faut être fort. Les femmes sont fortes.
Mme Semedo– Aujourd’hui, je me sens très, très mal. Comme je suis au ministère, je ne pouvais pas être dans le parti pour aider.
Mme Béhanzin– Courage. Vous êtes catholique ?
Mme Semedo– Oui je suis catholique. Et vous ?
Mme Béhanzin– Moi aussi.
Mme Semedo– Que Dieu nous guide et nous bénisse. Je vais prier le Saint-Esprit.
Mme Béhanzin– A plus tard alors. En Guinée vous êtes une ancienne colonie portugaise.
Mme Semedo– Vous êtes d’où ?
Mme Béhanzin– Je suis de la Côte d’Ivoire.
Mme Semedo– Ô la Côte d’Ivoire ! J’aime. C’est un très bon pays. J’ai aimé ce pays. Le poisson grillé.
Mme Béhanzin– Oui nous avons un très bon pays avec notre président qui est formidable. J’aime beaucoup mon pays, ma passion. En ce moment nous avons aussi un petit problème mais ça va s’arranger parce que nous avons la foi. Le Président est un peu fatigué, il est vieux mais il a la force. C’est la foi qui fait la force. Merci Odette. Je vous enverrai un message et on se verra ce soir ou demain matin.
Fonte: Rédaction de Bissauactu